Si même ce billet devient "en cours", comment trouver la motivation de finir ces kits qui pleurnichent piteusement sous le prétexte futile et douteux d'être délaissés dans une boîte en plastique parfois transparente avec accès à la lumière du jour, qu'on aère de temps à autre, alors qu'on les a déjà extraits avec amour de boîtes en carton où ils ne respiraient pas, tristement étiquetés ou éparpillés (le supplice de l'écartèlement en somme, mais sans les chevaux ni la place publique ... et le bourreau est généralement assis avec 1 casque-loupe et 2-3 outils à portée de mains)
Je les trouve ingrats, ces en-cours (surtout ceux que j'appelle "mes coups de coeur") :
- on les éduque avec de la documentation, des tutos, on leur explique avec amour quel morceau va s'accoupler avec quel autre, on organise les préliminaires
- on les commence, on les unit, on scelle leur union à la colle écologique (le bouchon est souvent vert
), parfois on les peint (un peu comme une jeune fille à son bal de graduation
... choisit sa robe, vous compreniez quoi en 1ère lecture
?)
- on leur trouve un logement gratuit, à l'abri du marteau et des poubelles
- ils sont toute une grande fratrie unie par des intérêts communs (être plus "fini" que le voisin ; et je ne parle pas d'unions consanguines, mais de fratrie de coeur : on les aime tous pareil ... seulement à des moments différents)
- si on les finit, on va les délaisser sur une étagère à prendre la poussière ou enfermés dans une vitrine dans un atelier rempli d'autres déprimés, que ceux-ci soient sur l'établi, une étagère ... ou sur la chaise.
Bref, on les bichonne, on les adule, on les cajole, parfois on les reproduit en 3D, on les photographie, on les publie, on les met à l'abri du plumeau casse-pièces ...
S'ils le prennent comme ça, je me demande si je ne vais pas jeter mon dévolu sur d'autres projets (pas les idées ou le stock qui manquent) ...