C'est parti pour ce GB avec un avion obsolète en 1945 à savoir un Maryland M167F. Dès l'ouverture de la boîte on reconnait bien le style AZUR, autant dire tout de suite que c'est plus proche du short-run que du Tamyia. Je vais donc avoir du boulot.
La déco proposé par la boîte est une version de Vichy, mais ce n'est pas la déco que j'ai choisi de réaliser. J'ai plutôt opté pour une version qui me tient plus à cœur et vous saurez pourquoi


Au niveau des grappes, il n'y a pas trop foule côté détails et je vais devoir passer du temps à ébavurer tout ça et faire des montages à blanc pour vérifier les ajustements. Quelques assemblages seront peut-être ardus.




La maquette est gravée en creux, ce qui va me changer de mes vieux kits matchbox et heller



Quelques pièces en résine sont disponibles en particulier les hélices. Mais il va falloir ajouter des tiges pour assembler les pales sous peine de voir tout ça dégager au premier coup de vent. Les pièces vitrées ont l'ai bien, mais reste à voir comment ça va s'assembler avec le fuselage


La jonction entre le fuselage et les ailes s'annonce un peu coton car il n'y a absolument rien pour centrer et positionner tout ce bazar. Je pense que je vais de voir scratcher un peu pour ne pas me retrouver avec des marches et des sillons qu'il va falloir combler à grands coups de brouette de mastic.

Pour la déco j'ai opté pour les décals d'un autre kit de Maryland AZUR qui représente un avion du 1/34 Béarn. Les masques me seront aussi utiles.

Mais pourquoi cette déco en particulier? Tout simplement parce que cet avion s'est écrasé en flammes à 16h30 le 7 janvier 1945 juste à côté de chez moi dans le Médoc, sur la commune du Verdon sur Mer devant la forteresse des Arros.
Il appartenait au groupement "Patrie" qui est arrivée à Toulouse le 26 août 1944 avec ses 2 groupes de bombardement, aux ordres du Lieutenant Colonel Morlaix, dont le groupe 1/34 Béarn du Capitaine Bataille dispose de 2 escadrilles:
- l'ex SAL-14 du Capitaine Pialat qui comporte 7 Martin 167F (n°744, n°182, n°162, n°153, n°127, n°75 et n°30)
- l'ex SAL-18 du Lieutenant Martinet et du Capitaine Olivier qui comporte 6 BD7 (n°129, n°89, n°69, n°63, n°45 et nn°18)
Vers octobre les Maryland vont opérer depuis la base de Bordeaux Mérignac pour soutenir les troupes française engagées dans la bataille de la poche du Médoc car depuis le 22 août les dernières troupes allemandes se sont retranchés dans la Festung sud gironde pour ne cesser le combat que le 20 avril 1945 (fin de la guerre le 8 mai pour rappel

Dans la vidéo ci-dessous, vous verrez des Maryland du 1/34 Béarn réaliser un opération de bombardement de la pointe du Médoc

https://www.youtube.com/watch?v=xu1gkDqA1Hk
L'avion que je vais réaliser est le n°30 dont voici une photo prise à Mérignac dans les jours qui ont précédé le dernier vol.

On distingue difficilement le 3 du numéro 30 sur l'intrados et la croix de Lorraine sur le nez. On notera au passage l'état des hangars de l'aéroport qui avait subit des bombardements de la part des alliés avant la prise de Bordeaux. L'équipage était constitué de:
- S/Lt Ernest RETRU (pilote)
- Cne Pierre BOURDIER (observateur)
- Sgt/Chef Henri PORCHER (mécanicien)
- Sgt Raymond GROS (radio)
- Cne Georges DORSINFANG
L'avion a été abattu par la flak le 7 janvier 1945 à 16h30 lors d'une mission de reconnaissance de la point du médoc. il s'est écrasé au pied de la forteresse des Arros (S307). Il a été aperçu pour la dernière fois vers 16h lorsqu'il est passé au-dessus de la Gironde au niveau du phare du port de Richard.
Sur l'image Google Earth ci-dessous, vous trouverez le phare de Richard, la pointe nord médoc que le n°30 a contourné le lieu dit "les piscines" qui correspond à l'emplacement du S307 où il s'est écrasé.

Dans cette zone les allemands disposaient de nombreux points de flak qui ont donnée du fil à retordre aux différents groupes aériens engagés, qu'ils soient français, Anglais ou encore américains. La pointe du médoc a été copieusement bombardée (dont le 16/04 par la 3rd division de la 8eme AF avec 12 groupes ce jour là et 485 B-17 sur l'objectif dont 14 endommagés - 1445 tonnes de bombes larguées) et certaines traces sont encore bien visibles en particulier au niveau du fossé antichar où les impacts sont toujours présents.

Cette histoire me parle parce que gamin mon père m'a montré des archives de mon grand-père qui était là à cette époque en tant que policier. Il transmettait des informations à la résistance et dans un de ses manuscrits j'ai retrouvé la trace du crash de l'avion et l'identification des membres de l'équipage. Mon père, enfant durant la guerre, avait pu aller avec mon grand-père voir la carcasse de l'avion à la fin des hostilités et avait récupéré un des cadrans du tableau de bord. Malheureusement, durant les déménagements de la famille ce cadran a été perdu à mon plus grand regret

Dès lors, j'ai passé pas mal de temps à visiter les vestiges de cette bataille, collecter des informations et conserver les écrits et documents de mon grand-père dont un en particulier est basé sur l'interrogatoire des prisonniers du camps n°184 situé aux Huttes.

Dans un prochain post, et avant d'avoir les doigts pleins de colle, je vous présenterai un peu plus en détail le parcours du n°30 pour son dernier vol.
A bientôt pour la suite
